jeudi 24 octobre 2013


PROJET DORIAN



Résumé et note sur l'auteur:

Le portrait de Dorian Gray est une oeuvre qui traite de l'esthétique au travers de l'art et de l'humain.
Lorsque le jeune Dorian prend conscience de l'aspect éphémère de sa beauté, il fait le souhait de voir son portrait vieillir à sa place. Ce voeu faustien lui fait découvrir des aspects de sa personnalité qui l'emmèneront par delà ses espérances.
Les trois personnages principaux que sont Basil (l'artiste peintre), Lord Henry Wotton (l'aristocrate amoral) et Dorian Gray (la muse, sorte d'homme-objet), représentent des pans fondamentaux du caractère de l'auteur. Oscar Wilde, grand écrivain de son temps fut longtemps condamné pour homosexualité et dû faire face aux critiques les plus acerbes, à la censure et fut emprisonné pour la teneur de ses propos dits provocateurs.
L'adaptation que nous proposons, reprend les axes principaux de cet unique roman d'O. Wilde, qui seront les fils conducteurs de notre intrigue contemporaine. Les sujets abordés (désir, libido, consommation, pulsion, mort) s'inscrivent dans notre époque de manière très pertinente. En s'inspirant librement de ce 'matériau', il s'agit de rendre hommage à cet artiste percutant tout en réactualisant ses propos.

Distribution (chant, musique, actorat...):

Laurent à la guitare, Aurore Smets au chant.
Basil Hallward: Simon Despierre



Citations:

« La seule manière de se défaire de la tentation, c'est d'y succomber ».
« Si seulement c'était moi qui devait rester éternellement jeune et le portrait qui devait vieillir! Pour cela -pour cela- je donnerais tout! Oui, il n'y a rien au monde que je ne donnerais pas! Je donnerais mon âme! »
« Allons, même l'amour n'est qu'une affaire de physiologie. Cela n'a rien à voir avec la volonté. Les jeunes gens veulent être fidèles et ne le sont pas. Les vieux veulent être infidèles et en sont incapables (...) ».
« Les philanthropes ont perdu toute notion d'humanité. C'est leur signe distinctif. »

Résidences et périodes envisagées, dates de représentations:

Association Yémaya de novembre à janvier.

Partenaires (associatifs, financiers):

Association Brass'art.

Note d'intention:

Le spectacle que nous proposons est librement inspiré du célèbre roman d'Oscar Wilde, le Portrait de Dorian Gray. Il s'agit d'un parti pris pluridisciplinaire qui s'inscrit dans une perspective contemporaine. L'intérêt de cette démarche consiste à réanalyser la profondeur du texte et ses problématiques intrinsèques, à la lumière actuelle.
Ainsi, les thèmes fondamentaux -pour ne pas dire universels- d'une littérature incontournable pour les générations à venir, deviennent à nouveau la poésie et la philosophie de demain. Pourquoi le mythe est-il toujours aussi réel et touchant mais jamais anachronique? A cette simple question, nous répondrons artistiquement, en utilisant les moyens d'expression qui sont à notre portée. La toile blanche au fond de la scène, à l'image de la page blanche de l'écrivain face à sa complexe liberté, nous donne le ton d'un monde à construire, qui appelle au réenchantement.
Les hommes sont des femmes et les femmes des hommes, la confusion des genres bouscule les codes dont nous avons encore et toujours du mystère à extraire. Nous explorons les normes, et poussons l'anti-norme à son paroxysme afin d'en découvrir de nouvelles. Car enfin, il serait de bon ton si l'on exige de la norme qu'elle soit à l'image d'un idéal cyclique et créateur, de la considérer à sa juste valeur, c'est à dire tel un socle fondateur de valeurs.
Ces valeurs, à renouveler sans cesse, ne relèvent en aucun cas d'un endoctrinement théologique ou bien d'un autre ordre, mais d'une résultante de recherche personnelle et non individualiste.
Alors pourquoi mettre un groupe de musique sur scène? Pourquoi demander à des danseuses-danseurs de faire gicler de la peinture rouge sur un drap blanc? Pourquoi tous les personnages semblent-t-ils former le choeur d'un seul humain?...comme s'ils étaient des organes interdépendants?

Parce que Dorian -symbole du nouveau-né- fut perverti à son insu.
N'est-ce pas là le drame de l'être.
Remplir une page blanche.
Se regarder ou bien se constater, de plus en plus poli par le temps.
Pour finalement prendre une gomme et enlever (presque) tout.

Ici, la scénographie entre au service le plus entier -et le plus sincèrement possible- de l'Homme, en tant qu'être sensible, capable de modifier sa dite destinée, si tant est qu'il en ait conscience et s'il daigne lui faire confiance.

Alors, pour laisser au spectacteur1 l'opportunité de s'approprier l'oeuvre, nous privilégions l'expression poétique, celle des images plus que des mots et au moins aussi percutantes que ces derniers. Le son est le fil conducteur de l'intrigue. Alors bon voyage!
1Terme employé en hommage à Augusto Boal, fondateur du théâtre social, et entre autres du théâtre invisible.